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SOCIAL
Dans son livre le rire et le sacré, Bernard Sarrazin constate que cette donnée est également valable du point de vue collectif. Lorsque dans une époque, le sacré devient institutionnel, donc chargé de pouvoirs temporels, à moins que cette institution ne soit faite que de saints (on ne l'a pas encore vu), elle procède à la consolidation des "Ego".
"Il convient
d'éviter l'orgueil et l'importance que l'on pourrait accorder à ce que nous
donnent ainsi les dieux."
Vibhuti pada III.52
Dès lors par réaction systématique, et de façon complètement incontrôlée, l'humanité met en place une sorte de réseau parallèle de destruction de cet Ego collectif par la dérision, et fleurissent les pamphlétaires, les railleurs, et, surtout ceux qui les écoutent, ceux qui rient.
Les dites autorités dont l'Ego demandait encore à être
résolu et qui se sentaient agressées ont souvent diabolisé le rire.
Nous aimerions certainement beaucoup avoir le droit de les juger mais elles sont au
même titre que nous, faillibles, et peut être plus exposées que nous ne
le sommes...
Faudrait-il pour autant cesser de rire, rejeter la dérision ? Ou simplement respecter
un peu plus la nature humaine, respecter ces êtres humains et les aimer autant que
l'on rejette leurs travers, pour que le rire qui naisse soit purificateur.
Dans les sociétés "primitives" le rire est souvent
bien perçu. Certaines comme les indiens d'Amazonie laissent aller l'humeur à
rire de tout. Chez les Dogons on organise des séances de rire, cela bien avant nos
relaxologues du XXe siècle.
Et les amérindiens avaient des clowns guérisseurs qui chassaient les mauvais
esprits... était-ce dans un but thérapeutique ou spirituel ?... Peut
on vraiment les séparer ? Je ne pense pas que dans un mémoire de Yoga on
puisse oser séparer l'un de l'autre
Dans tous les cas on constatait que les personnes qui n'appartenaient pas
au groupe étaient exclues des séances de rire , des plaisanteries, des
conversations, et cela qu'elles soient formelles ou non.
Quelle en serait donc la raison ?
Nous nous retrouvons tous régulièrement face à cette situation et bien
souvent nous acceptons que ceux qui nous aiment, ou ceux que nous aimons rient de nous et
face à eux nous acceptons de laisser notre Ego être égratigné,
alors que devant des étrangers qui ne nous portent aucun amour immédiatement
perceptible, nous n'acceptons pas d'être le sujet de dérision, la victime du
rire de l'autre.
Un autre question se pose également de savoir en quoi un Ego qui nous le savons a un
intérêt à être progressivement éliminé de
façon individuelle afin d'accéder à l'éveil, pourrait avoir
intérêt, pour le groupe à être détruit ?
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