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LE RIRE DANS LE CERVEAU

Cerveau

La zone du cortex cérébral concernant le rire se situe à droite, donc dans la partie prédominée par le syncrétisme, la synthèse, les capacités artistiques. Et plus précisément, dans le cortex cérébral, à côté de la zone ( 9 à 12 de Brodman) où se situe le contrôle de la personnalité (l'Ego).
Cette partie du cerveau est directement concernée par les réponses émotionnelles.
Cette localisation dans la zone de synthétisme du cerveau expliquerait en partie pourquoi, on a du mal à dissocier cause et effet dans le rire et à vraiment le détailler, exactement comme pour la beauté: Peut-on expliquer la beauté?
Comme bien des philosophes l'ont constaté, l'effet comique vient d'un décalage entre la perception d'une apparence, d'un stimuli, et d'une information d'ordre cognitif ou social. Dès lors, une appréciation synthétique de l'ensemble générera une réponse non logique mais émotionnelle qu'est le rire.
Tout le monde sait qu'une plaisanterie que l'on doit expliquer perd beaucoup de son pouvoir comique.
C'est cette partie du cerveau, du cortex, qui en fonction de la psychologie de la personne donnerait des indications au système limbique pour décider de la réponse à donner au stimuli. L'intensité elle, est décidée par le système limbique, qui est le centre des émotions donc une partie inconsciente du cerveau.
Ensuite, l'information prend le chemin du système neuro végétatif (sympathique et parasympathique), qui régit les actes inconscients du corps...respirer, faire battre le coeur, etc...
Pourtant, certains pensent qu'il est possible de court-circuiter la conscience pour faire rire soit par le protoxyde d'azote ( gaz hilarant), ou par des stimulis électriques au niveau de parties inconscientes du cerveau n'ayant rien à voir avec les émotions, soit par le chatouillement.
En ce qui concerne le protoxyde d'azote et la stimulation électrique, il s'agit de réactions physiologiques avérées. Le protoxyde d'azote, fera sécréter les mêmes hormones qu'un rire "naturel". Quant à l'électrode dans le cerveau, c'est suffisamment excessif pourqu'on puisse quand même se demander si cela permet au corps d'être vraiment en accord, avec la fonction homéostasique du rire.
Au XIX ème siècle Claude Bernard, bien longtemps après la médecine orientale, dénomme le concept "homéostasie", c'est à dire l'équilibre entre les différents moyens de régulation interne faisant intervenir les hormones et les mécanismes d'absorption (Samana) et d'excrétion (Apana).Et le rire rétablit à l'intérieur du corps, cet équilibre que nous recherchons aussi dans le Yoga.

Osho a dit:

" Si vous riez avec tout votre corps jusqu'au plus profond de votre être, toutes les parties de celui-ci corps physique, corps psychologique, corps spirituel - vibrent sur la même longueur d'onde et vibrent en harmonie!"

Dans le rire issu du chatouillement l'effet de surprise, donc une composante psychologique, est indispensable.
Dans les massages utilisés par les kinésithérapeutes il existe un massage surnommé la manoeuvre du rire car bien que n'étant pas drôle, ni ne provoquant de chatouillement, elle déclenche régulièrement chez les patients des rires incontrôlés. Cela uniquement en détendant en profondeur les muscles de la cuisse et de la fesse.
Dans les deux cas, le massage comme le chatouillement, la séparation entre le receveur et le donneur est indispensable.
Nous ne rions pas quand nous nous chatouillons nous même. De très récentes études scientifiques l'attestent.
(j'avoue trouver assez drôle de penser que des scientifiques aient fait des années d'expériences et d'études coûteuses, pour pouvoir s'en rendre compte...)
Dans ces cas, il faut un déclencheur psychologique, fut il faible, pour déclencher la crise de chatouillement, même si elle peut se continuer sans. D'ailleurs les gens stressés sont plus chatouilleux que les gens calmes, sans doute entrent-ils plus facilement dans la phase d'alerte grâce au stimuli physique, mais, la phase de relâchement est généralement moins profonde, il arrive même qu'elle soit inexistante. Dès lors, le chatouillement tourne à la torture, car il y a un blocage psychologique qui interdit à ces personnes de se détendre, le message ne passe pas entre le cortex et le système limbique.
Pourtant il existe un exercice, entre autre pour déclencher un rire "physique" utilisé dans les thérapies par le rire. Le rire engendré par cet exercice provoque les mêmes bénéfices qu'un rire déclenché par un motif émotionnel, notamment le plaisir et la joie qui sont apportés par la libération de noradrénaline dans le cerveau.
Et cet exercice est : un exercice respiratoire.
Déclencher le rire et les modifications physiologiques qui lui sont attachées peut être le résultat d'un exercice du contrôle du souffle. Ainsi dans cet exercice, par la conscience, le rieur, même stressé se met en disponibilité pour rire, et donc n'aura que les effets bénéfiques du rire, comme s'il riait pour un motif psychologique.
Cette exercice, consiste en une inspiration forcée rapide (2 à 3 secondes) une rétention de souffle de 10 secondes environ et un expir par saccade. La répétition de cet exercice produit le rire, au bout d'un moment.



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